La chance ça se provoque, non ?
C’était en décembre 2019 : un événement organisé par la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) à la MEEDA (Maison des Auteurs et des Autrices). F( R)ICTIONS, deux journées focus professionnel sur la fiction sonore et notamment le podcast. Un secteur alors en pleine ébullition et dans lequel Baleine Sous Caillou commençait à peine à faire son trou. Un beau panel était présent à la conférence, dont Elisabeth Debourse, alors Journaliste indépendante, autrice, co-organisatrice du Brussels Podcast Festival.
Attendez…. Est-ce qu’on a bien entendu ? Le BRUSSELS Podcast Festival ? Genre, chez nous ? Une première édition ? C’est un signe. L’occasion est trop belle. On attend patiemment la fin de la conférence, et on se lance. « Salut Elisabeth, je m’appelle Asma, je suis co-fondatrice du podcast Baleine Sous Caillou. Je t’ai entendu parler d’un festival de podcast à Bruxelles. Où, quand, comment » ?
Les contacts furent échangés. Les mails se sont croisés. Jusqu’à se retrouver à une réunion de préparation avec les organisateurs et organisatrices du festival d’un éventuel crossover entre nous et un autre podcast encore à définir. L’excitation est à son comble. On décide de contacter nos amies et connaissances du feu podcast Un Peu Gênantes, Lucy et Camille. Elles acceptent avec plaisir la collab.
Reste à trouver un sujet qui nous rassemble et nous ressemble. Un sujet à proposer à notre future audience lors de l’événement qui aura à l’aube du mois de mars 2020 (Merci aux astres et au cosmos, on échappera de peu à la période covidienne qui s’en suivra). Janvier 2020, première réunion, on brainstorme. On tient une piste. On va creuser. Début février, on se rassemble à nouveau. On fait une photo de famille. Les contours se dessinent et nous ressortons avec une idée précise. Une idée qui risque d’interpeller : « On a tous été la connasse de quelqu’un… », voilà une idée qui fait mal. Dans un élan de lucidité par rapport à nous-mêmes, on a décidé de déterrer ces moments peu glorieux. Baleine sous caillou et Un peu gênantes racontent des anecdotes où leur gentillesse, leur patience ou leur douceur se sont fait la malle. Elles en profitent aussi pour démonter ce terme dépréciatif de « connasse », ces injonctions à sourire et à s’écraser. Et si, finalement, être une connasse c’est être une meuf qui pose ses limites ? »
24 février, dernière réunion au sommet. Pendant qu’on peaufine la conduite de notre intervention au BPF, on actualise la page des réservations toutes les secondes. En l’espace d’une soirée, notre événement est soldout. On hurle. On ouvre les fenêtres pour prendre une bouffée d’air. Lucy nous fait hurler de rire : « Mais qui a acheté des places pour ce truc ?! ». Syndrome de l’imposteur, enchantées. Fin de soirée, Baleine Sous Caillou prend congé d’Un Peu Gênantes et s’empresse d’annoncer la nouvelle sur ses réseaux. Rendez-vous le 1er mars sur scène ! Et un millier de mercis.
C’est le Jour J. Un mélange de stress et d’excitation nous tord le ventre. On arrive sur les lieux. Atelier 210. La salle n’est ni petite ni grande. Elle peut accueillir 150 personnes environ. On salue l’équipe technique qui directement nous équipe de micros style Britney Spears. Ielles prennent soin de nous et nous octroient la chance de danser 3min30 sur « Oops I did dit again », histoire de nous détendre un tout petit peu. On en profite pour déposer des stickers à l’entrée et sur chaque siège. Puis, on attend. Puis, les gens arrivent. Puis la salle se remplit. On a préparé notre shot de Jägermeister de milieu de journée pour se donner du courage. « A nous, cacti ». Et hop, il est temps de monter sur scène. Les quatre chaises font face au public. On nous applaudit. C’est irréel. Meredith se charge de l’animation. Pendant une heure, nous échangerons. On entend des rires, quelques réactions du public. Et des applaudissements nourris. On rate notre selfie de fin avec les gens présents mais ce n’est pas grave.
On sent qu’on est sur la bonne voie.