S’il y a bien une chose qu’on a appris avec Baleine sous Caillou c’est qu’une opportunité en amène automatiquement une autre, et souvent sans qu’on ait rien vu venir.
Let me explain. Il y a deux ans, nous étions au feu Tri postal pour interviewer moults artistes présent.e.s au mini festival féministe pluridisciplinaire « Guérillères et Insoumuses » A la base, on venait seulement au rendez-vous pour demander une salle à louer pour fêter nos deux ans d’existence. That escalated quickly. Ces capsules ont été écoutées par l’asbl Sophia qui ont bien aimé notre travail et nous voilà un an plus tard en train de préparer plusieurs interviews de travailleureuses du sexe pour un événement au Recyclart. Cet événement nous a fait connaître aux yeux de ce haut-lieu culturel bruxellois. Quelques mois plus tard, nous recevions un mail qui nous propose de nous rencontrer et de construire un événement ensemble.
OMG ! Le Recyclart? Cet endroit où la jeunesse bruxelloise est venue danser des années durant? Ce truc que tu trouves cool de loin et où jamais tu te serais imaginée un jour fouler la scène?
Ben ouais.
Ben ouais en fait!
Et il se trouve qu’on a carte blanche. Qu’on peut programmer keskon veut.
Alors on va proposer ce qu’on fait de mieux : on va inviter des badass avec nous sur scène et on va discuter. Et puis tant qu’on est là, on va inviter nos ami.es et connaissances pour faire danser le public.
Ça peut paraître simple sur papier mais croyez-nous qu’on en apprend chaque jour un peu plus avec Baleine sous Caillou. D’un simple podcast diffusé sur les plateformes d’écoute, on se retrouve à fouler des scènes, se confronter au monde réel et aux yeux rivés sur nous. Ce n’est pas un exercice qui coule de source mais qu’est-ce qu’on grandit à chaque occasion, c’est fou !
Plusieurs semaines de préparation seront nécessaires pour mener à bien ce projet. Trouver un concept, un angle, rencontrer les invité.es du panel pour discuter en amont et poser les questions les plus pertinentes possible, penser à tous les détails techniques, les guests, les repas, le matériel à disposition sur place, le timing de la soirée, l’ordre de passage des DJ, la répartition du travail en amont mais aussi sur place, les petites mains pour nous aider, la communication, et on en passe.
D’ailleurs, laissez-nous vous présenter le panel aux petits oignons concocté par nos soins. Sur scène, j’appelle:
- Pelphine de l’asbl Fat Friendly, une association bruxelloise qui lutte contre la grossophobie et qui milite pour la défense des droits des personnes grosses. Elle met à disposition une cartographie de l’accessibilité des espaces aux personnes grosses ;
- Ophélie de Fatsbbats, plateforme culturelle et solidaire safer PAR et POUR les communautés LGBTQIA+ POC (People of Color). Fatsabatts offre des espaces pour se retrouver, se rencontrer, partager, militer, prendre soin et célébrer la diversité de la communauté queer racisée ;
- Victoria Piya, auteure, activiste et étudiante trans de 23 ans basée à Bruxelles.
Quel angle adopter face à un panel si éclectique et à la fois si complémentaire? Et que dire qui n’a pas déjà été dit et redit dans les débats féministes et queers?
De ces interrogations, nous avons rédigé un statement.
Nous sommes les borderlines, les à-côtés de la plaque, les paumé.e.s, les bizarres, les déviant.e.s, les hors-normes, les atypiques. Celleux qui ne sont et ne font jamais rien comme tout le monde. Cette soirée est la nôtre : rassemblons-nous et célébrons.
Le ton est posé. On va causer unpopular feminist and queer opinions. On va se challenger intellectuellement et proposer quelque chose d’un peu différent que des références à Mona Chollet. Est-ce qu’exister c’est déjà militer? Est-ce que le terme queer ne peut être utilisé que dans un contexte d’orientation sexuelle? L’utilisation des pronoms permet-elle une réelle avancée significative dans nos luttes? Tous les corps sont-ils vraiment beaux et désirés/désirables?
Et ça a fonctionné.
Si bien qu’on aurait voulu que les échanges durent plus longtemps.
Mais le timing c’est le timing et à 21h30 nous accueillons le duo NotOkCupid qui nous a préparé un set spécial FREAKS pour l’occasion, avec quelques pépites dignes de tes plus belles playlists de soirée entre potes. Après avoir mis le feu sur la piste, c’est notre chère Laura a.k.a L4U a.k.a Lauravioli qui prend le contrôle des platines durant 1h30 avec un set plutôt orienté rap, hiphop et bon vieux classiques des années 2000.
00h30, les lumières s’allument, les derniers.ères survivant.e.s se saluent et Baleine sous Caillou rassemble ses affaires dans les loges et plie bagage. A 1h, tout le monde dehors.
Sur le chemin du retour, on débriefe, on se partage nos premiers ressentis, nos premières impressions. Bilan : On peut être fières de nous, de ce que nous avons proposé au public, du succès rencontré pour un premier événement. Et même si l’agenda est déjà bien chargé, on espère secrètement que ce n’est que le premier d’une longue série.
Merci du fond du coeur au Recyclart pour cette opportunité, aux personnes qui nous ont aidées à créer cet événement et à le concrétiser, aux intervenantes pour leurs partages et leurs mots justes, au public d’avoir répondu présent et aux DJ qui nous ont fait vivre un vendredi soir de feu.
P.S : si vous voulez collaborer avec nous, contactez-nous via baleinesouscailloupodcast@gmail.com
